Historique des Meubles Transformables
Atelier Bence
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Le terme actuel de "meubles polyvalents" s'applique aux éléments qui, sous un même aspect, renferment plusieurs fonctions. Ces réalisations nous sont devenues familières, car les décorateurs contemporains excellent à créer des lits, tables, éléments divers escamotables, repliables et transformables. C'est pourquoi nous avons limité notre propos et essayé de montrer qu'un même esprit inventif a de tout temps, avec plus ou moins de bonheur, guidé les recherches des ébénistes. Les meubles actuels peuvent donc être considérés comme la suite logique des créations mobilières des siècles précédents.
Les plus lointains ancêtres de ces meubles polyvalents apparurent dès le Moyen Âge. Déjà les huchiers, "designers" de leur époque, fabriquaient des "combinés", meubles à plusieurs utilisations. La chaire, siège d'honneur, servait aussi de coffre, les "bancs de couches" étaient prévus pour s'asseoir et dormir, les chaises à bras dont le dossier basculait en avant pour former une table marquaient déjà le souci de nationalisme qui anime les créateurs d'aujourd'hui. Plus tard, au XVIII ème siècle, apparurent des meubles à fonctions multiples, parce qu'encore mal définies : tels les secrétaires-commodes, les buffets-scribans, les bureaux-secrétaires. Mais le XVIII ème siècle inventa le meuble transformable qui se distingue des précédents par une technique de construction beaucoup plus élaborée, par des changements d'aspect et par l'adjonction de moyens mécaniques dont s'enorgueillissaient les ébénistes de l'époque.
Ces meubles a transformation sont d'ailleurs très révélateurs de l'esprit du XVIII ème siècle qui aime les secrets, les complications, les intrigues, qui recherche le raffinement, la préciosité, la diversité et des formes. La clientèle, fortunée et exigeante, souvent féminine, l'émulation de la vie en société suscitent la création de meubles légers, charmants, étonnants.
Les ébénistes qui ont acquis une renommée mondiale, travaillent en collaboration avec des serruriers ou encore, tel est le cas d'Oeben et de Riesenenr, se font une spécialité personnelle de ces meubles mécanisés dont les ressorts, leviers, compas provoquent des mouvements d'exhaussement ou de va-et-vient.
Ainsi ont été crées des meubles légers, de chambre ou de boudoir, des bureaux qui échappaient à l'indiscrétion des domestiques. On y cachait des objets personnels : bijoux, lettres d'amour. Si l'aspect de certaines tables "à la Tronchin" ou des escaliers de bibliothèque révèle un souci d'efficacité, le plus souvent ces créations trahissent davantage un besoin d'étonner, de confondre. Les ébénistes ayant à soutenir une réputation cherchent à surpasser leur maîtrise en devenant ingénieurs.
Après cette éblouissante période du XVIII ème siècle, on voit apparaître d'autres meubles à transformations. Ils sont surtout destinés aux armées ; ce sont des meubles de voyage, de bateau. Ils se replient et témoignent aussi d'une garnde ingéniosité. Ils sont particulièrement nombreux dans le style Anglais et révèlent d'autre soucis et un nouvel art de vivre. La fertilité inépuisable des créateurs d'autrefois nous a obligés à ne retenir que les meubles types desquels dérivent tout un mobilier souvent influencé par l'utilisation particulière à chaque région.
Table à la Tronchin du nom de l'ébéniste
du XVIII ème siècle